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CDEN du 20 novembre 2014 / Bilan de la rentrée 2014
vendredi 21 novembre 2014, par
Tout bouleverser pour… ne rien résoudre !
Le CDEN est amené, aujourd’hui, à analyser le bilan de la présente rentrée. Nous souhaitons réaffirmer les critiques sur la nouvelle organisation scolaire, induite par les temps des activités périscolaires. Sur la maternelle, les constats nous semblent éloquents : la fatigue des élèves est un fait largement perçu par les enseignants et par les familles. Tout, comme chacun mesure les pertes de repères des élèves. La multiplication des rôles et des intervenants trouble une partie des élèves, perturbée également par la confusion sur le lieu et sur les activités mêmes. Sommes-nous sur des activités relevant du scolaire ou sur de l’animation ou encore sur de nouvelles configurations ? Cette question est primordiale si cette réorganisation a pour ligne de mire la réduction de l’échec scolaire, seul enjeu véritable. Si celui-ci demeure l’objectif, il devient impératif et urgent que les confusions soient levées et que des temps de construction d’un langage commun soient mis en place. Mais cela ne pourrait suffire car il faudra, tôt ou tard, trancher sur ce qui relève de l’école ou d’un tiers temps et tirer les conséquences inéluctables : la distinction des rôles, des intervenants et des lieux est une question centrale. Seul un service public peut réguler ce fonctionnement et aplanir les inégalités territoriales aggravées par ce fonctionnement non cadré. Pour l’illustrer, nous tenons à rappeler les volumes horaires variables entre les communes, le bric à brac des activités mêmes, où nous retrouvons aussi bien des temps de garderie basique que de l’anglais ! Si nous ne sommes absolument pas opposés à de l’expérimentation locale, il faut néanmoins des objectifs définis par les pouvoirs publics. Sauf à considérer que les élèves sont malléables et s’habituent à tout ou presque !
C’est l’heure des bilans mais aussi de la préparation de la rentrée de septembre 2015. Les dernières annonces, si elles s’avèrent exactes, sont insupportables. L’académie de Caen perdrait la reconnaissance de sa ruralité. Étonnante, cette inconstance qui laisserait à penser que des bouleversements sont en cours ou auront lieu dans la sociologie normande d’ici la rentrée prochaine. Insupportable aussi le retour d’une "solidarité" inter-académique au profit des académies en tension. Cette solidarité n’est, en fait, que le cache-misère d’un budget insuffisant pour attribuer les moyens nécessaires aux académies en difficulté.
Les quelques mesures positives posées par le gouvernement ne peuvent être pertinentes que si elles sont renforcées et couvrent l’ensemble des territoires.
Sud constate que le dispositif « un maître supplémentaire par école » ne couvre à peine l’ensemble des circonscriptions. A ce rythme, il faudrait une, deux décennies pour couvrir une majorité des écoles.
Concernant les RASED, si le retour des maîtres G et de quelques maîtres E est salué, nous ne pouvons nous satisfaire des 3 postes G pour le département, de l’absence d’un maillage efficace en maître E et de la vacance de postes de psychologues scolaires !
L’inversion du discours sur la scolarisation des 2 ans est entendue. Mais sans dynamique forte, tout cela demeure fragile.
Enfin, nous aurons à observer la situation très critique de l’enseignement
spécialisé. Malgré, les créations des ULIS collèges et lycées, la scolarisation des
élèves handicapés s’illustre toujours par des difficultés récurrentes : des élèves en
attente pendant un an pour obtenir une place tant en Clis, Ulis collège ou lycée et
voire trois ans pour intégrer un IME. Si l’égalité des droits à l’école est inscrite dans les textes depuis 2005, dans le quotidien des élèves et des familles, nous en
sommes très éloignés. Sud interpelle tous les responsables (politiques,
administratifs…) pour que des mesures d’urgence soient prises maintenant. Sud
réitère la demande d’une table ronde car la précédente n’a apporté aucune
amélioration ni aucune perspective favorable.
L’école est face à un véritable défi pour résoudre l’échec scolaire d’une partie de la population et pour construire les bases d’une école émancipatrice pour tous. Sud attend des engagements concrets de tous les acteurs concernés sauf à considérer qu’une partie conséquente de la population peut être délaissée, avec peu de considération, dans une précarité grandissante et un non-avenir. Ce darwinisme social est inacceptable et pourtant, il s’installe, malgré tout, dans les esprits et les discours.
C’est à l’opposé de notre vision de l’école et c’est mettre en péril le devenir de notre société.
Un CDEN ordinaire de bilan de rentrée présenté par l’Inspecteur Académique.
En introduction, Sud a rappelé ses oppositions fortes aux """nouveaux rythmes scolaires""". Cf déclaration ci-dessus. Les comités de pilotage auront, éventuellement des constats à établir mais, dans cette nouvelle configuration, l’éducation nationale n’a plus aucun pouvoir et est le supplétif des collectivités territoriales !
1er degré
Les effectifs sont en baisse de 439 élèves. L’école confessionnelle enregistre une augmentation, comme un peu partout, de 143 élèves supplémentaires. La corrélation avec la réforme des rythmes se pose pleinement.
Face aux situations des écoles aux effectifs lourds, l’IA propose une révision des périmètres scolaires. Notamment sur Cherbourg, Tourlaville, Granville...
Sud a rappelé que la fusion des écoles ne pouvait pas être l’unique approche. Que celle-ci n’est souvent qu’un pas vers des retraits de poste.
L’IA rappelle la "jurisprudence" locale. Pas de fusion si les équipes y sont opposées et si les sites sont éloignés. Dont acte !
Second degré (collège)
Mêmes constats que lors du CTSD du 17 octobre. Légère baisse des effectifs.
Sur les SEGPA, la cohorte des 6ème est en baisse par rapport aux 5, 4 et 3ème.
Par ailleurs, les "départs" en 4ème SEGPA vers les MFR interrogent sur le manque conséquent de propositions d’ateliers.
Allophones et jeunes majeurs scolarisés :
Sud appuie pleinement la déclaration de la FSU sur ces deux points que nous partageons totalement et quotidiennement sur le terrain.
Enseignement spécialisé :
Sur l’enseignement spécialisé (CLIS, ULIS et IME), les autorités reconnaissent les carences permanentes tant sur les dépassements des textes (effectifs) que sur la liste insupportable d’attente pour les IME.
L’IA, sur les CLIS, n’envisage qu’un redéploiement des moyens sur le département. Un transfert d’une CLIS de Cherbourg vers le centre Manche. Cette option est insuffisante pour répondre à la tension et peu prudente puisque le traitement des orientations en CLIS est en cours et que les affectations ne peuvent être, à cette heure, posées.
Sur les ULIS collège, la recommandation ministérielle de 10 élèves étant bafouée sur l’ensemble du département, l’IA entend poursuivre les efforts et être vigilant sur le respect de la recommandation ministérielle. Sud y sera très attentif ! Il faut poursuivre les ouvertures d’ULIS collège !
Autre point porté par Sud, les ULIS lycée sont incapables d’accueillir les élèves par manque de place (20 ULIS collège et 3 ULIS Lycée). Nous réaffirmons la nécessité de créer des ULIS Lycée. L’IA précise que cela relève de la compétence rectorale.
Néanmoins, il n’en demeure pas moins le gestionnaire des moyens dans la Manche et des remontées vers le recteur de nos besoins. Sud interpellera le Recteur sur ce point précis.
Sud a réitéré une demande forte de table ronde ou de mise en place de concertation pour des mesures d’urgence auprès de la Mme la Préfète qui a compétence sur toutes les administrations départementales. Il nous semble avoir été entendus.