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CTSD Collège / Préparation rentrée 2015
mardi 27 janvier 2015, par
Compte-rendu Sud du CTSD Collège du 27 janvier 2015.
Le DASEN a présenté les éléments prévisionnels pour la rentrée 2015.
Les services estiment la baisse des effectifs à -237 élèves sur le collège, +7 sur les SEGPA et une stabilité sur les ULIS.
Le DASEN confirme le retrait de 3 postes sur les collèges qui induit une baisse de 54 heures sur la dotation générale. Le nombre d’HSA est en très légère baisse (8 % de la dotation). Néanmoins, il implique que chaque enseignant prenne, en moyenne, 1,6 heure en HSA.
Le H/E (heure/élève) s’établit à 1,357 en quasi stabilité (+0,002)
La moyenne E/D (élève par division) est de 25.
Nous mesurons tous les effets d’une politique à moyens constants, puisque 33 classes devraient être entre 29/30 élèves à la prochaine rentrée ; 353 classes entre 25 et 29 élèves ; 202 classes entre 22 et 25 élèves et 99 classes sous les 22 élèves. Clairement, c’est environ 55 % des classes qui seront au-dessus de 25 élèves ! Sachant aussi que les moyens supplémentaires attribués aux 4 collèges entrant en REP (St Vaast, Ste Mère, Périers et Villedieu) ont aussi une incidence mécanique. Dans une enveloppe constante, il impacte les autres établissements ordinaires.
La projection sur les SEGPA et les ULIS nous interroge puisque les opérations et la constitution des dossiers sont en cours. Le DASEN rappelle que les prévisions s’établissent en janvier en croisant divers paramètres.
Sur les ULIS, Sud conteste cet état provisoire qui est une manière habile de renoncer à des ouvertures absolument nécessaires puisqu’une liste d’attente pour rentrer en ULIS recence environ 30 élèves, que des élèves sont maintenus faute de place en ULIS Lycée et que la recommandation ministérielle de 10 élèves par ULIS n’est respectée dans aucune ULIS collège.
Sur les IMP (indemnités de mission particulière), les syndicats contestent cette approche de la gestion des réseaux informatiques. Les enseignants responsables des réseaux, dans ce nouveau cadre, risquent fort de renoncer à cette mission. Laquelle mission pourrait être transférée vers le service informatique du conseil général.
Suite à l’annonce du recteur de revoir le maillage des collèges, notamment les « petits » collèges (<300 élèves), Sud considère que dans cette problématique devra insérer les établissements confessionnels, totalement épargnés par la restructuration des collèges du sud en 2010. Pour rappel, aucun établissement confessionnel n’est viable sans l’argent public !
D’autres points ont été plus rapidement évoqués. N’hésitez pas à nous contacter !
Les représentants Sud Education en CTSD : Sylvia Bustamante et Hervé Jubin
L’appel aux grands principes ne peut remplacer des politiques concrètes pour l’égalité avec des moyens à la hauteur des besoins.
« La démocratie commence en détruisant des murs »
Si l’école est aujourd’hui en première ligne, c’est qu’elle concentre et répercute les inquiétudes et les interrogations qui ébranle la société après les attentats. La réflexion et les récentes mesures prises, dans la spirale de l’urgence, doivent être interrogées sans tabous. Il faut refuser la fausse alternative selon laquelle l’école serait responsable de tout ou ne serait responsable de rien. L’école a sa part de responsabilité dans le climat social actuel, dans les inégalités qui grèvent la société. Pourtant, la transformation de l’école ne suffira pas pour résoudre les inégalités sociales, pour mettre fin aux racismes et lutter contre les fanatismes. Mais l’école doit y prendre sa part.
Lorsque les forces réactionnaires s’en prennent à l’école, il faut cesser de céder. Sur le genre, sur les ABCD de l’égalité, nous l’avons suffisamment dit.
Il ne suffira pas de cours de morale ou d’éducation civique, de minutes de silence ou d’une « Charte de la laïcité ». L’appel aux « valeurs de la République », l’enseignement abstrait d’une morale à l’école ne peuvent qu’entrer en contradiction avec les inégalités de la société et de l’école. L’école doit être profondément, structurellement, transformée. Ce qui fait notamment le jeu des fanatiques, c’est un système inégalitaire et le « deux poids deux mesures ».
Comment définir la laïcité ? Depuis 20 ans, elle a été écornée à de multiples reprises : tantôt perçue comme virtuelle, tantôt asymétrique ou pire, instrumentalisée. Les enseignants auront bien besoin d’autre chose que de quelques éléments ou outils sur magistère. Il nous faudra une réelle formation initiale et continue seule capable d’apporter les savoirs et la culture commune pour maîtriser les échanges et le dialogue.
Comment affirmer l’égalité sur le territoire tout en laissant se développer des ghettos scolaires, en accentuant ces inégalités par la réforme des rythmes ?
Comment prétendre agir pour l’égalité tout en annonçant une réforme du collège visant à mettre en place un tronc commun pour mettre fin à « l’uniformité » selon les termes mêmes de la Ministre ? L’introduction de différenciations est notoirement le biais par lequel se réintroduisent des hiérarchisations entre options et parcours, qui favorisent la reproduction des inégalités sociales et culturelles. Un tronc commun, cela veut dire des branches distinctes : où en est le collège unique ? On est bien loin du projet que nous portons : celui d’une scolarité obligatoire commune jusqu’à 18 ans avec une formation polyvalente et polyculturelle pour toutes et tous. L’ensemble des enquêtes internationales attestent que c’est en gardant le plus longtemps ensemble les élèves que les inégalités sont le mieux combattues.
Comment prétendre lutter contre les inégalités tout en répondant à des logiques comptables libérales plutôt que de partir des besoins sociaux et humains ? Pour l’éducation prioritaire comme pour l’ensemble de l’école publique, la politique des moyens constants n’est pas à la hauteur de ces besoins. Les créations de postes annoncées permettent à peine de faire face à la hausse démographique et au rétablissement d’une année de formation.
Plusieurs études récentes viennent encore de le confirmer : pour lutter contre les inégalités, il faut baisser le nombre d’élèves par classe. La très officielle revue Education & formations, en novembre 2014, rapportait une étude d’Olivier Monso qui affirme aussi la supériorité des petites classes. "Les travaux récents sur les données françaises consacrés à l’impact de la taille des classes sur la réussite scolaire ont tous abouti, quoiqu’avec des nuances, à ce constat, explique O. Monso. (…) Une réduction du nombre d’élèves par classe bénéficie davantage, dans l’ensemble, aux élèves issus d’un environnement social ou scolaire défavorisé, et notamment à ceux scolarisés dans un établissement en éducation prioritaire". » Voilà pourquoi nous demandons la définition de plafonds nationaux, de maxima d’élèves par classe.
C’est bien pourquoi, Sud affirme que la baisse des effectifs dans les collèges aurait pu, pour une fois, soulager les collègues et améliorer leurs conditions de travail. La baisse des effectifs en 6ème et 5ème, permettrait d’aller vers des classes moins chargées et donc propices à la réussite de tous les élèves, par la différenciation.
Au sujet des indemnités pour mission particulière, SUD Education soutient la pétition du collectif des administrateurs réseaux et toutes leurs revendications. La seule action convenable aurait été d’augmenter leur temps de décharge. Ils auraient enfin pu avoir un temps suffisant pour pouvoir gérer le réseau informatique pédagogique. Or, il leur est proposé d’effectuer ce lourd et chronophage travail en plus de leur temps devant élève. Cette mesure est complètement absurde. Comment peut-on croire que les collègues feront tout ce travail en plus de leur temps devant élève ?
Les appels aux valeurs et aux grands principes ne suffiront pas s’ils ne sont pas accompagnés d’une transformation des structures de l’école contre son fonctionnement inégalitaire et trop souvent discriminatoire. Ils doivent s’accompagner d’une transformation globale de la société, pour une société plus juste et plus solidaire dans un projet global. C’est tout le sens de l’action de SUD éducation. Notre slogan est notre boussole : une autre école, une autre société.
Déclaration Sud Education Manche, CTSD du 27 janvier 2015